Le blog de Chienne Saly
J’ai mis une robe noire et les bas, comme il me l’a demandé. Une robe pour dissimuler des liens de corde, elle n’est donc pas trop près du corps, juste ce qu’il faut.
Il vient me chercher sur le parking. J’avoue que j’ai adoré les messages préparatifs, les demandes qu’il a formulées, dévoilant sans dévoiler mais suffisamment pour que je m’apprête et me prépare. Il a parlé aussi de crochet anal à dissimuler, je me sens tout émoustillée, désireuse, curieuse.
Dès l’entrée, il me serre et sent le corset que j’ai mis sous ma robe. Je savoure son plaisir.
Il me mène ensuite vers la pièce du bas. Carrelage, lumière crue, un bureau, une ambiance froide mais sur le coté, le prie dieu, les élastiques et les pinces à linge m'interpellent.
Il me prend dans ses bras, me guide vers le bureau. Je m’y assoie, il ouvre un tiroir et en sort mon collier et une laisse de chaîne. Quelle belle surprise ! Mon collier que je pensais égarée et cette laisse, belle promesse. Nous allons replonger. Il a replongé.
Je ferme les yeux de plaisir à sentir ses mains glisser autour de mon cou pour m’enlacer de ce cuir. Le bruit de la boucle
qui se ferme. Je me sens Sienne, prête. C’est une marque de possession que j’adore. Je la visualise et je suis fière de lui offrir cette image. Pas de quiproquo même si je joue, je suis sienne et
lui serais obéissante.
Peut-être même une libération ?
Il m’embrasse, profite. Je savoure et me blottie, profitant de ces instants « calmes », de ces
préliminaires.
Je sens un peu de liberté alors je finie par ôter ma robe. Provocation, j’ai une envie de m'offrir à lui tout entière, de lui montrer aussi, c’est vrai, le corset que j’ai choisi, qu’il a senti et qui va très bien aller avec mon collier. Une image, mais surtout, une femme tout à lui.
Debout, il me baise et me serre encore, quand tout à coup, il me prend la chatte entre ses doigts et l’étreint comme un étau.
Fssiii, c’est douloureux. Il me tient et se met à me poser des questions. J’aurai tendance à ne pas répondre de suite mais il presse ma chatte pour obtenir des réponses. Et ça marche, sous la
douleur (plus désagréable que douloureuse), je n’ai pas d’autre choix que de répondre. C’est fou. Il en profite, il a trouvé la faille. Je suis incapable de me rappeler aujourd’hui les questions
mais cela concernait mes désirs, mes plaisirs, la reconnaissance de faits… D’un autre coté, j’apprécie pouvoir lui répondre. Bizarre, la femme !
Sur une question, il me demande ce que je n’aime pas, là, et il me vient à l’esprit, cette lumière crue qui rend l’ambiance peu intimiste, peu « transportante ».
Il me prend alors par la main et me guide vers l’escalier pour monter à l’étage. J'espère que je ne déjoue pas ses envies,
son scenario. Raah, c’est pour cela aussi que je ne veux pas tout dire, tout le temps…
Nous entrons dans l’antre. La petitesse de la pièce, le parquet, les éléments, la lumière favorisent mon basculement dans mon
esprit sombre.
Il me demande de me mettre à genoux sur le matelas du centre et va s’assoir dans le fauteuil de velours vert. Je ne reste pas
trop longtemps face à lui et me rapproche entre ses jambes, me glisse contre son torse, respire son parfum, écoute sa respiration, je resterais là des heures, comme apaisée, abandonnée à ses
désirs. Je suis en attente et profite.
Nous restons longtemps ainsi. J’écoute ses mots. Il évoque ce que j’aime : m’offrir, être prise par derrière, …. Hum,
j’adore ça, et du coup cela me fait onduler. Il poursuit. Il se remémore des situations où j’étais ainsi dans ses bras. Tout m’émoustille et m’excite. Il se souvient des hommes qui m’ont prise
alors que j’étais blottie contre son bassin. Ce sont des moments forts que je ressens à nouveau, juste à leur évocation : nous plongions dans le regard l'un de l'autre, à jouir, non pas
physiquement, mais dans le partage de mes sensations. Des moments rares et intenses, particuliers, indescriptibles. Un partage profond, sans limite.
Moi, je frémis à imaginer cet homme derrière moi, ma chatte contracte, je plonge à nouveau dans ses yeux, dans ses mots, je
me trémousse.
Je glisse ma main vers ma chatte et caresse mon clito. Il me laisse faire et me fait remarquer que je ne peux pas m’empêcher
de me toucher, de me faire vibrer. C’est vrai.
Il ne m’interdit pas de le faire et m’encourage même à continuer me demandant si je veux jouir. Je lui réponds : - « Oui ».
Je poursuis, j’ai du mal, ainsi, à quatre pattes. Enfin, mon corps a du mal, mais mon esprit est déjà parti et jouit de la situation, de l’image, de la contrainte de faire cela devant lui, sur lui. Je suis folle. Je m’aide de la deuxième main pour tendre ce clito timide. Je coule. Je fixe ses yeux à sa demande. Il ne veut pas en perdre une miette. Je finie par jouir intensément, de tout mon corps, à me tendre entre ses jambes. Hum, quel plaisir. Il savoure.
Il sort sa queue mais alors que je m’attends à le prendre à mon tour, il m’interdit d’y toucher. Il m’autorise à me frotter, à la glisser entre mes seins mais pas plus. Je tente de glisser ma langue mais rien n’y fait. Il résiste ou est-il déterminé ? Il est déterminé, je le sens. C’est pas que cela me rassure mais je sens qu’il ne dérogera pas à ce qu’il m’a annoncé (même si c’était sans détails), nous serons « noirs », démons, SM. Il sera noir, démon.
Je me sens bien, le temps n’a pas et n’a pas eu d’emprise.
- « Retourne-toi et cambre toi ! », dit-il alors.
Je m’installe le cul en l'air, me cambre mais comme à mon habitude, il est obligé de rectifier et d’améliorer la posture. Je
sens alors sa langue s'introduire en moi, dans mon cul. Je le sens terriblement désireux. Il me dévore, s’applique à atteindre mes profondeurs autant que possible. Je jubile. Je profite. Sa
langue me caresse de partout et augmente mes désirs de tout. J’aimerais qu’il me prenne, qu’il entre dans mon cul, qu’il l’ouvre, qu’il m’en fasse jouir. Je sens parfois son ou ses doigts, démon
qu’il est. Je vacille dans tous les sens, contrainte par cette position difficile.
J'adore être ainsi offerte. Mon esprit fuse et ma conscience suit et savoure sa langue.
Suis prête… prête à tout.
Il a toujours à l’esprit l’envie de me fouetter. Il se saisit d’un bambou et me demande si je préfère cela ou la cravache. J’hésite, ni l’un ni l’autre à vrai dire si je dois recevoir après le fouet, le vrai.
Il décide pour moi et garde le bambou. Toujours en position, le cul en l’air, il me fouette, pas très fort mais de façon très rythmée. Le feu m’envahit avec douceur me faisant onduler. L’excitation monte. J’adore ! Je sens mon antre bouillir, couler, s’animer. Là, je prendrais tout, je voudrais tout, je me sens irrésistiblement désireuse.
Il me fait alors allonger et s’allonge sur mon dos. La pression, l’enveloppement, sont pour moi des sensations que j’apprécie.
- « tu aimes ça, démon ? » me dit-il
- « oui, démon » dis-je.
Il sourit. Effectivement, cela peut être pris dans plusieurs sens : être prise par derrière ou être ainsi sous l’emprise
de son corps. J’avoue que dans ma tête, les deux me vont, mais je lui précise que j’aime à être ainsi sous son corps.
Il est temps de me lier, comme il le dit. Nous redescendons.
Les cordes sont prêtes et il me lie méthodiquement selon sa vision. Des épaules, à ma chatte, les cordes me serrent et
m’enserrent peu à peu. Il n’hésite pas à les tendre un maximum. Il serre aussi ma taille, mon buste jusqu’au dessus de mes seins.
Il prend ensuite le crochet anal et l’humidifie avant de l’introduire. Je l’aide en écartant mes fesses pour qu’il puisse passer entre les cordes particulièrement tendues.
Il attache ensuite le crochet et poursuit le ligotage. Le crochet me maintient droite et je ne peux pas me plier ou me détendre. Bloquée et limitée ainsi, je ne vais pas pouvoir faire grand-chose.
Je marche, certes mais pas beaucoup plus. Je me dis que nous n’allons pas sortir, sinon il n’aurait pas serré autant. Il reste les élastiques et peut être d’autres choses que je n’ai pas vues. A moins que la dégustation de vin qu’il m’a promise, il la fasse ici. J’observe. J’attends mais la réponse ne tarde pas à venir.
- « on va mettre ta robe » me dit-il en reprenant ma robe.
Je suis plus qu’étonnée. Est-ce à dire que je vais sortir comme ça ? A moins qu’il veuille recréer ici les conditions d’une dégustation. Mon esprit fourmille.
Non, il veut sortir comme ça ! Ma robe recouvre bien les cordes mais à l’encolure, elles sont un peu voyantes à travers les motifs ajourés. Je passe mon impair, toujours interrogative, je lui confis que ça va être difficile de me plier pour monter dans la voiture. Peu importe, il est décidé. Nous sortons.
Une vraie étape, que de sortir de notre antre, d’affronter peut-être le monde extérieur. Je retrouve l’excitation de l’inconnu, de l’imprévu (du moins pour moi, je ne sais pas où je vais). Deux mondes qui se mélangent, sans paraître, discrètement, malicieusement.
Je suis très handicapée pour monter dans la voiture et tout autant pour en descendre. Si des personnes passent, elles peuvent
croire que je suis blessée. Çà me fait sourire.
Je le suis, droite, obligée, pas très à l’aise mais bizarrement décomplexée.
Il me dresse dans tous les sens du terme. Et j’aime ça. Les marches que nous montons ont un effet réjouissant. Les cordes
enserrant mon clito le pressent et le frottent d’une manière qui me chatouille et m’excite, . C’est
particulièrement agréable.
Nous entrons dans une salle qu’il a prévu pour la dégustation de vin, une folie. Il parle du vin et je
déguste ainsi, droite. Partagée et vacillante, entre l’intérêt de la dégustation et le rappel à l’ordre de mon anus dès que je m’abandonne ou
que je me tiens mal. Je ressens la contrainte, sa main mise et pourtant je dois paraître normale, détendue. En repartant, nous avons croisé des personnes. Percussion des deux mondes mais
étonnamment, j’étais si bien, que naturellement, j’ai salué comme si de rien n’était. Il assure et me rassure.
De retour à l'antre, il me déshabille et m’ôte ce crochet. Il est bouillant. A l’image de mon antre
sûrement.
Il ne me laisse pas de répit et enchaîne en me disant que je vais être fouettée.
Il me demande pourquoi il doit le faire. Il me dit que c’est parce que je ne suis pas sage à me toucher aussi souvent. Je rétorque que pour moi, c’est parce que je suis trop sage. Oui, je me sens trop sage, pas en phase avec mes fantasmes, mon esprit qui vagabonde. Rien que pour ces deux motifs, le fouet me fera du bien.
Il me guide vers le prie dieu et se saisit du fouet.
Je reçois ses feux, un à un, brûlants, saisissants pour certains, étendus pour d’autres. Aussi surprenant les uns que les autres par leur différence d’impact. Mais le cumul se fait sentir sur ma hanche et surtout sur l’endroit où l’extrémité du fouet d’abat. Le feu sur la longueur du fouet se termine ainsi par une piqûre incisive. Fssii, ça me fait tordre. J’essaie malgré tout de garder les mains sur le prie dieu, docile et obéissante que je suis. Je résiste. Je craque parfois et me frotte les brûlures. Je devrais compter, je me le dis, commence, et laisse tomber, attentive à la réception de ces feux. Je me dis qu'il choisira.
Je le regarde parfois, il sourit. Je me demande s’il plonge, s’il ressent. Je respire, intègre. C’est un rythme qui me permet d’intégrer, je me prépare, reçoit. Je ferme les yeux et appréhende autant que je savoure. Ce sourire, dans ce cadre froid, distant de notre monde, je me demande si son démon l'envahit. J'ai envie de le sentir, de le voir pour basculer, pour ne me rattacher qu'à notre lien.
Je le regarde à nouveau et là, son visage a changé : pas de sourire, le regard est profond, noir. Je détourne la tête, souris mais c’est un sourire de satisfaction à le voir ainsi, noir, démon. Il a plongé. A-t-il plongé ? Je suis heureuse de ça. Reçois ses marques. Il me demande de changer de coté et je dirai que ça vient au bon moment, je boue. J’ai les larmes qui montent, je suis au bord. Je m’exécute, je veux ces marques de l’autre coté aussi. Je veux qu’il achève sa toile comme il le souhaite. Je ne peux m’empêcher de penser que j’ai reçu beaucoup et que si je reçois autant de l’autre coté, ça va être dur.
C’est dur ! Des feux se croisent, d’autres s’immiscent, s’implantent, aussi saisissant, brûlant et piquant parfois. Je me tords toujours, quand c’est cinglant, tout en essayant de ne pas mettre mes mains. Je reçois dignement, fièrement. Je m’abandonne à cette offrande (dans les deux sens). J’adore partir, m’abandonner.
Je n’ai pas compté, il me le dit, dommage. Il veut terminer par une série dont il me demande le nombre. Toujours après un temps de réflexion, je finis par en demander dix. Il m’en donnera 5 de chaque côté. C’est terrible de s’attendre ainsi au coup, de compter, de se dire que l’on va les intégrer et puis finalement ils saisissent dès le début. On doute. Comment faire. Ça cingle, les larmes montent, je me demande pourquoi ? Je sais pourquoi. Moi, je sais aussi que c’est pour Lui, parce que quand il plonge, il sait m’entraîner et je m’abandonne de plus belle. C’est dans ce lien que je peux et veux atteindre une autre jouissance.
Je m’applique à laisser mes mains sur le prie dieu, à m’offrir, aussi docile et à l’écoute que possible. J’aime et vibre à cette offrande. J’aime et vibre à son offrande. Je finis les dix, vidée, grimaçante et les larmes aux yeux. C’est toujours perturbant, gênant. Je vois cet incapacité à aller au-delà, je sens trop la douleur, je n’arrive pas vraiment à basculer. Mais est-ce possible avec un tel feu ? Je ne suis pas à ma limite, je le sais. Je repense au fait que ça m’est arrivée, je ne doute pas. J’aimerais encore.
Je sais toutefois que c’est une étape que je viens de vivre. Que grâce à elle, je vais avancer, nous allons avancer, et surtout nous retrouvons nos marques. Je suis fière.
En cette fin de séance, j’apprécie les yeux et les bras de mon Démon qui viennent me réconforter, m'apaiser et me conforter à suivre ce chemin.