Vendredi 22 juin 5 22 /06 /Juin 09:41

Conduite dans notre antre par la main 

Il a envie de me faire maîtriser, que je prenne le dessus, il veut voir, sentir.

C’est intimidant et gênant de se lancer tel quel…  Je ne suis pas prête,  je ne fait pas ça sur demande. Vraiment besoin de sentir cette envie monter et  m’emporter. Il me provoque alors. Refuse mes baisers, se détourne. Il force, se dérobe, m’oblige à réagir, à utiliser la force, à Vouloir.

Le jeu se transforme en défi et le défi en envie, en fougue.

Je sens le désir de le posséder, d’avoir le dessus monter en moi. C’est là !! Je peux me sentir quelques instants. Je lâche mes désirs, mon démon.

La force n’est pas équitable et la reprise en main facile. Mon Maître reprend les rênes.

Juste un mot sur cette phase ! : Emportée je l’ai été. Sentant ce que je peux être, ce que je sais être, faire, pour trouver mon plaisir, plus difficile pour être force de proposition et de jeu.

J’aime quand ca monte en moi.

 

La phase : jeu de mon clito 

Attachée,  mon Maître applique un œuf vibrant sur mon clito, le tient et l’accompagne de coups de cravache ou de coups de bambou. Je balance entre les deux emportements.

Satané vibro ! : des vibrations envahissantes qui m’amènent juste au bord sans jamais me faire basculer. C’est terrible de ne pas savoir si on va partir ou non, c’est terrible de ne pas pouvoir bouger pour se positionner, de ne pouvoir maîtriser, de ne pouvoir jouir à souhait. Je voudrais partir mais rien ! Je ne peux lui offrir ma jouissance à ce moment. Il joue de moi !

Maître Démoniaque !

 

La phase de nos retrouvailles dans notre dimension :

Mise nue, mains attachées dans le dos avec une corde.

Mon Maître joue de fessées pour préparer mes arrières mais il ne tarde pas à se saisir de la cravache, puis du bambou. Je prends et sens les différents impacts. Je sais que mon attitude permettra de partir, de sentir, de nous sentir. Les jeux me domptent, me placent, m’ébranlent, m’écroulent.

Je vibre, j’assimile.

Il attache mes mains, mes chevilles. Je n’ai pas beaucoup de marge de mouvement. Je sais que nous irons plus loin. Je me sens prête. Je reste offerte, désireuse. Consciente de ma position.

Dans ma tête, pas de question, juste l’attente de ce qui va arriver, de ce que je vais sentir.

Je pourrai décrire l’étape comme les autres fois mais ce qu’il me reste à l’heure où j’écris, ce sont certaines réflexions, certaines visions !

 

Les liens resserrés, le feu de mon Maitre s’abat sur mes chairs : cravaches, bambou et le feu de la cire. Brûlantes ou cinglantes, les douleurs surprenantes et savoureuses se dissipent en profondeur. Parfois peu soutenables, mon esprit n’a de cesse que de résister. Mon corps ne devient plus que l’objet de mes sensations, de mon esprit. Etrangement, sous le feu, je boue et bascule. La cire allume mes chairs. Le cumul et le jeu des dessins qui parcourent mes reins m’emportent. Cela prend de la saveur, un caresse bienfaisante. Transcendance sans doute, il y a un moment ou je prends ce feu comme un présent et je me cambre, m’offre, me tend, désireuse. Dans ces mouvements, la douleur devient plus douce et m’excite. Oui, m’excite intérieurement. Ma chatte en témoigne. Je recherche ce feu. Des temps d’attente à ne pas savoir où la cire tombe, où le feu me surprendra et des cumuls saisissant de frappes qui m’oblige à intégrer.  Cette intégration, où c’est tellement insupportable que l’on supporte en passant au delà.

 

C’est vrai que cette séance particulière n’était que la recherche de notre transcendance, de notre dimension. La recherche des vibrations qu’offrent ses gestes, qu'offre mon don, mon abandon sous ses gestes.

Juste une séance pour ressentir à nouveau les phases qui nous permettrons d’aller plus loin. Reprendre le cours de notre chemin, de notre évolution.

J’ai adoré ce feu.


C’est vrai que dans mes réflexions juste après et surtout par rapport à Ses mots :"je ne veux pas que tu deviennes adepte à la douleur", je me suis demandée pourquoi nous avions fait cela, pourquoi Il  l'avait fait, pourquoi j'aimais, pourquoi j'acceptais ?

Il n’y a pas de doute. J’exprime et nous exprimons ce désir d’avancer, ce besoin de savoir, de sentir notre dimension. Nous apprenons à la cerner, à  maîtriser... Il me pousse, m'accompagne et j'avance.

Je réalise aussi la souffrance que sera le jour où je ne pourrais plus bouger, où seul Son esprit et Son bras décideront pour moi... soupir. J’ai une totale confiance en Lui.

Et pour répondre, à ses mots, je ne pense pas devenir adepte de la douleur car c’est comme le plaisir sexuel, sans fond, sans esprit, sans raison, il n’y a aucune saveur. Seul l’esprit peut décupler ce que tout un chacun peut ressentir. Et l’association de deux esprits conduit au-delà de tout. Cette dimension là, je ne peux m’en passer.


Les mots qui m’ont un peu manqués durant le feu, auraient pu me situer dans mes fantasmes, dans mon imagination mais au final, ma concentration est restée là, dans ce corps possédé, attentive. Avais-je besoin d’un pourquoi ? Pas vraiment, l'échange était plus fort que tout.

Le soir, et les jours suivant, sur les traces qui me restent : j'aime les traits, ces zébrures franches. Comme si je reconnaissais les coups et leurs feux. Les bleues qui apparaissent ne me plaisent pas forcément. Ces traces sont parties vite, trop vite. Un paradoxe entre le cinglant, le feu saisissant et la dissipation des traces.

Par Chienne Saly - Publié dans : Etapes
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